Focus sur le phénomène « happycratie »

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By Julian

Happycratie. Mélange de « happy » signifiant bonheur et du suffixe « cratie » qui réfère au pouvoir, l’happycratie se définit comme le pouvoir du bonheur. 

Ces dernières années ont fût émergé moult courants de doctrines visant à développer le bonheur : développement personnel, body positive…

Focus sur cette industrie pas comme les autres. 

A la conquête du bonheur


Être heureux a toujours été une préoccupation majeure au sein des sociétés occidentales, mais il faudra attendre le 20e siècle pour que la déferlante « happy » se déverse sur la foule. 

Derrière cette croissance, des leaders américains de la pensée positive qui ont fait alliance avec des économistes chevronnés. De plus en plus influencés, de moins en moins neutres, ces derniers iront jusqu’à recommander de cesser d’œuvrer à l’augmentation du PNB (Produit National Brut) et d’utiliser les ressources disponibles pour rendre la population plus heureuse.

Sur le papier, cette situation peut sembler utopique. Qui n’a pas envie de se lever chaque matin avec le cœur en joie et le sourire aux lèvres ? 

D’après la sociologue Eva Illouz et le Docteur en Psychologie Edgar Cabanas, auteurs du livre Happycratie, Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, le bonheur est tout sauf au centre de ce courant de pensée. 

Les limites de la pensée positive


Au fil des 300 pages de leur ouvrage, les deux scientifiques portent un œil critique sur cette philosophie et en révèlent deux limites. 

1- Un moyen de détourner le regard des problèmes


Pourquoi s’évertuer à combattre les injustices alors qu’il suffit de 30 minutes de méditation pour atteindre le nirvana ? 

Edgar Cabanas ne mâche pas ses mots. D’après lui, ce raisonnement motive les personnes à ne pas se battre pour un monde meilleur, à accepter la situation telle quelle et à s’y adapter. Le cas contraire, ils ne seront jamais heureux. 

Ce qui permet d’enchaîner sur le second point. 

2- Rendre les personnes coupables de leur malheur


Aux yeux des romanciers, tenir un tel discours est non seulement sur-responsabilisant mais aussi extrêmement stressant. Dans un monde interconnecté, nos choix ultérieurs ne peuvent être les seuls déterminants de notre situation actuelle.

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